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du jour où j’ai appris la truculente histoire des Mercury japonaises. Elle met en scène nos amis turinois. Les Italiens ont dans leurs gènes l’art du commerce et l’on peut affirmer qu’ils sont habiles dans l’exercice. Pourtant, au milieu des années soixante ils sont tombés sur plus fort qu’eux !

Le Japon a été  un grand marché pour toutes les marques occidentales. Un marché déjà ouvert aux collectionneurs et ce dès le début des années soixante. Comme tous les autres fabricants Mercury a signé des accords avec des importateurs et des distributeurs. Pour une raison que j’ignore il y eut une brouille entre la firme turinoise et son importateur nippon. Lorsque Mercury trouva un autre importateur, la marchandise nouvellement envoyée fut bloquée en douane pour contrefaçon. 

En effet, l’ancien importateur avait déposé au Japon le nom « Mercury ». Nos amis italiens durent retourner la marchandise en Italie. Pour contourner la difficulté, ils ont été obligés d’ effacer le nom Mercury sous les châssis, parfois même manuellement, et ont dû produire un étui générique de couleur rouge sans l’inscription « Mercury ».

Sur une des languettes, une étiquette reprenant le nom du modèle et son numéro était apposée. Quel comble pour un fabricant de devoir enlever son nom sur ses propres jouets ! J’ai un plaisir à collectionner ces modèles pour l’histoire qui va avec.

Cette semaine une rare Alfa Romeo Giulia TI est en vente sans le marquage Mercury et avec sa boîte spéciale. Superbe ensemble pour amateur éclairé !

Une belle Fiat Dino est aussi proposée dans une belle livrée bleu France. Dans les deux cas les châssis ne portent pas le nom Mercury .

Un autre modèle ayant subi le même traitement est proposé cette semaine. Il provient d’une autre branche de Mercury. Encore une fois, nos amis turinois se sont faits roulés dans la farine, mais cette fois par un Américain ! En effet, cette série avait été conçue en application d’un accord avec un industriel américain. L’accord ne sera pas respecté, obligeant Mercury à distrubuer les modèles en Europe puis au Japon.

Cet Euclid est un exemple très rare, le premier que je vois, d’un modèle de cette série destinée au Japon. Il reçoit un papier accolé sur la boîte portant le nom du nouvel importateur. Les mentions Mercury sont bien sûr effacées sur le jouet. 

Pour rester dans les camions bennes et les boîtes peu fréquentes, notons ce Foden équipé d’une lame. Ici c’est la boîte illustrée, souple, avec ouvertures qui est rare. Le beau dessin mettant en situation le véhicule est un vrai plus à mes yeux. Ce camion est original. Il existe de nombreuses variantes dont une de moule : la caquette de la benne peut être striée ou lisse.

En regardant leurs vitrines, les collectionneurs de Dinky ont pu constater l’omniprésence de certaines couleurs. Ainsi, cette teinte vert moyen va être utilisée sur de  nombreux modèles durant les vingt ans qui suivent l’après guerre. Cette couleur symbolise pour moi cette période. Le grand patron de l’époque à Binns Road avait peut être une prédilection pour cette teinte, comme plus tard M. Hennequin pour le rouge au milieu des années soixante à Bobigny !

Cette semaine la Willys Universal jeep est ainsi proposée en deux variantes : la plus fréquente avec jantes vertes (nuance plus claire que la carrosserie) et celle qui est beaucoup plus rare, équipée de jantes bordeaux.

Cette dernière, plus ancienne, semble n’avoir été distribuée qu’en boîte de six. Toujours cette semaine, un autre exemple de modèle vert avec cette petite dépanneuse de la série 30. Ces modèles méritent l’attention des collectionneurs.I l faut essayer de les trouver le plus neuf possible.  

Enfin, pour rester dans le vert, mais d’une nuance des plus surprenantes (vert fluo !) que dire de ce break Morris Mini traveller ? La couleur est empruntée à la Morris Cowley de la série animée « Parsley le lion ». Comme moi vous ignorez sûrement tout de cette série animée anglaise.

Le 7 juillet 1968 il plut beaucoup en Normandie. Ce fut la première victoire de Jacky Ickx en formule1. Si comme moi, à travers votre collection vous vous intéressez un peu à la compétition, vous avez dû remarquer que Solido et Dinky Toys ont reproduit le même modèle, et ce dans la même livrée, celle de ce Grand-Prix de l’ACF 1968 disputé à Rouen.

Je me suis aperçu bien plus tard, qu’il n’y avait pas eu de coïncidence dans ces choix, mais une grande logique. Les deux fabricants français avaient profité de la proximité du circuit pour dépêcher sur place des gens de leur bureau d’étude, chargés de trouver l’inspiration.

Cela se passait comme cela à cette époque. M. Juge de chez Safir Champion et M. Badaroux de chez Meccano ne me démentiront pas. Cette semaine les trois variantes (eh oui !) de la Ferrari 312 vainqueur de cette course reproduites par Dinky Toys sont en vente.

Celles avec les bras de suspension en plastique de couleur noire sont nettement plus rares. Les trouver avec leur sachet d’accessoires scellé est difficile. Je dois avouer que la version Dinky Toys est supérieure à celle de Solido, et ce déjà au niveau de l’exactitude de la planche de décoration.

Vous apprécierez, comme dans la réalité, les deux polices différentes que Dinky Toys utilisa pour composer le numéro 26 de sa monoplace. Même le dessin sur la boîte est exact ! Solido avait trouvé à cette époque un concurrent de taille dans la reproduction type « maquette ».

J’ai souvent vanté la direction Solido pour son approche du produit. Il y a un autre domaine, moins connu et moins visible aux yeux des collectionneurs qui doit être mis en avant, c’est son sens commercial. La firme d’Oulins n’avait pas attendu l’ouverture du marché européen. Avant guerre elle avait scellé des accords avec Dalia en Espagne. 

Puis ce fut avec Tekno au Danemark, Lone star au Royaume-Unis, Mebetoys en Italie et Carrera en Allemagne. Elle ira même jusqu’à importer et mettre les modèles de ses partenaires sur ses propres catalogues.

Cette semaine, deux modèles fort intéressants seront mis en vente symbolisant ces accords. Ils ont d’ailleurs eu des effets que Solido n’avait pas imaginés : Tekno se rapprocha de Dalia pour faire assembler quelques modèles en Espagne, reprenant l’idée de Solido son autre partenaire.

Ces modèles sont fort intéressants. Cette histoire leur confère un plus. La rigueur germanique de Tekno au pays de Cervantes. Le Ford Transit aux couleurs autopistas est représentatif du paysage routier ibérique. J’aime particulièrement le traitement singulier du gyrophare par Dalia. Ce dernier, monobloc et de couleur orange, est surmoulé sur celui conçu par Tekno en deux parties. La simplification est habile et très réussie.

La Lincoln est réservée aux fins connaisseurs. Ce n’est pas la couleur, fréquente, qui a dû attirer vos regards, mais les jantes en zamac brut ! Elles sont la signature de la fabrication ibérique…Dalia n’utilisera pas les jantes conçues en deux parties par Tekno…ellles étaient sûrement trop chères à produire.

Dans la malle, on trouve également cette jante simplifiée. Dalia avait réussi la gageure de produire des modèles au standard Tekno. Ces Tekno Dalia méritent l’attention des amateurs car elles sont rares. Les prix s’étaient envolés. Ils sont revenus abordables.

Pour rester dans le Ford Transit Taunus de chez Tekno, je signale la rare version mise en vente cette semaine accompagnée de sa boîte générique dépourvue de marquage de publicité. C’est bien celle  qui accompagnait ce modèle qui fut un promotionnel conçu pour « Salling ». 

Nous sommes à la fin de l’aventure Tekno. Le surplus sera ensuite distribué dans des boîtes vitrines en magasin. Le stock de décalques existant permettra la re-fabrication après la fermeture de l’usine. Les peintures de ces modèles sont brillantes et le bouterolle souvent déficient. L’exemplaire en vente est lui un vrai modèle, contemporain de la campagne publicitaire, bien bouterollé. En cela il est rare.

Plus classique et toujours chez Tekno le Volkswagen Kombi Lykkeberg est superbe. Il est aux couleurs d’une conserverie danoise. Ce modèle, j’en en vu des centaines dans mes périples danois. J’ose dire qu’il était fréquent. Mais combien en ai-je vu neuf en boîte, avec le bon marquage sur la boîte ? Là, je les compte sur les doigts d’une main !

Ce modèle symbolise bien la nouvelle exigence des amateurs : trouver les modèles en parfait état et avec la boîte correspondant au modèle. Dans le futur l’écart de prix ne peut que s’accentuer avec les modèles en moins bon état. 

La version taxa, bien plus fréquente, doit être considérée comme intéressante. On a peut être oublié d’apprécier cette version à force d’en avoir vu durant 50 ans. Pourtant elle n’était vendue qu’au Danemark…Tekno éditera un décalque Taxi pour les autres marchés. La encore, la présence de l’étui et l’état de conservation sont des plus.

Mon coup de coeur de la semaine je le garde pour cette Volvo Amazon 121 de chez Cerbo. Je ne suis pas sûr d’ailleurs qu’elle fut produite par ce dernier. Qui pourra le dire ? Le modèle a été distribué dans les concessions Volvo. L’objet est rustique. Pourtant, à bien le regarder l’amateur sera frappé par la qualité et la finesse de la gravure.

La calandre est remarquable. Il n’y pas d’aménagement intérieur ni de vitrage mais une finition bicolore au pochoir ! Le budget devait être serré. Pourtant le fabricant a réussi l’équation parfaite : réaliser une auto réaliste et détaillée pour un petit prix. Ce cadeau offert aux enfants a dû décider bien des parents…normal pour une familiale !