Corgi Toys Volkswagen VW-Coccinelle Cox Maggiolino Beetle 1200’63 Polizei 492 , Dinky Toys GB Triumph 2000 Gift Set Glider Set 118 , Corgi Toys Zephyr Politie 419 , CIJ Panhard Dyna X 5-47

…enfant, d’une casse de camions militaires au bord la route qui allait de Romans à Grenoble, reliant le département de la Drôme à l’Isère. Cette destination avait pour moi quelque chose de magique. Avec leur imposante stature les camions Pacific dominaient l’endroit. Conçus comme tracteurs de semi porte-chars durant la seconde guerre mondiale, ils avaient trouvé à la libération une seconde vie moins mouvementée en qualité de tracteurs de convois exceptionnels

Pour cela ils avaient dû abandonner leur gourmand moteur et se débarrasser de leur blindage. Pour moi qui ne savait rien de tout cela à l’époque, ils évoquaient la version proposée par France Jouet, celle que l’on m’avait offerte. Cet engin aux formesi particulières était pour moi un enchantement. La version du fabricant de Marseille est honnête avec une silhouette très bien restituée.

Le canon sur la semi-remorque est des plus impressionnants. Il me fait penser aux camions militaires chargés de missiles qu’on fait défiler lors de la fête nationale dans les pays totalitaires. 

Je pourrais faire le même constat avec le canon proposé par Crescent Toys, le « 155 Long Tom ». Crescent a proposé une belle série de canons, dont ce 155 qui est la pièce de choix. Le seul problème réside dans le fait qu’à l’époque, Crescent n’avait pas pensé à produire un tracteur afin de tirer cette pièce d’artillerie. Ce canon est peu fréquent, surtout avec son train articulé amovible. Le prix raisonnable est une raison supplémentaire de se faire plaisir.

En voyant cette pelle rétro sur chenille International de chez Solido, je pense à mon ami d’enfance Willy Gouble. Son père travaillait au service marketing de chez Poclain. Sa passion pour les 24 heures du Mans nous avait rapprochés. C’est à lui que nous devons la réalisation par la BAM (Boutique Auto Moto) des planches de décoration permettant de reproduire toutes les versions de la Ferrari 365GTB/4 sur base Solido.

Il m’a également raconté qu’il avait été en lien avec Solido afin de faire réaliser une pelle Poclain sur chenilles. L’étude était très avancée et le devis sur le bureau de la direction de Poclain. J’avais été effaré par le prix de l’outillage. Poclain devait participer au financement du projet en échange d’arrangements commerciaux. Il semble que cela soit une pratique fréquente entre les constructeurs d’engins de chantier et les fabricants de miniatures. L’affaire ne se fera pas du fait de l’entrée de Case dans le capital de Poclain en 1974. Il doit rester chez Solido des plans, des devis…A la place Solido fera affaire avec International. Cette pelle est une belle réalisation. On appréciera les chenilles. C’est certes un jouet. Elle n’a pas connu le succès escompté et demeure rare. Elle finira sa carrière dans un coffret de montage. L’exemplaire proposé cette semaine est neuf en boîte. C’est un produit abordable. 

Pour aller avec cet engin nous proposons aussi cette semaine l’Iveco benne de chantier. Le modèle est agréable. J’imagine que certains d’entre-vous froncent les sourcils à la vue des roues monobloc en plastique. Ce fut effectivement un choc pour le jeune amateur que j’étais quand j’ai vu ce véhicule, moi qui avait connu le Berliet TBO benne équipé de belles jantes avec pneus.

On peut s’interroger sur la démarche de Solido qui a équipé sa gamme d’utilitaires avec ces roues dites « rapides ». On comprend que la clientèle visée était celle des enfants. Mais pourquoi avoir proposé un dessin aussi simpliste ? Plus tard, Solido comprendra son erreur. Quelques versions réalisées pour Iveco ou pour le fabricant de benne Decauville équipées de belle jantes à pneus ont été produites. Le résultat est bluffant. On réalise combien le traitement des roues participe au rendu d’une miniature. Globalement cet Iveco est donc une réussite.

Au milieu des années soixante-dix Dinky Toys proposera plusieurs reproductions de navires de guerre. La marine anglaise est une des fiertés de la nation. Nos amis britanniques ont la réputation d’avoir dominé les mers et ce depuis des siècles. Pourtant ce sont les marins portugais qui ont d’abord dominé les océans grâce à la conception de leurs vaisseaux et à des homme comme Magellan et Vasco de Gama !

! Ainsi, Les premiers occidentaux à poser les pieds au Japon furent les Portugais. Metosul, firme portugaise a raté le coche

Nous sommes loin des produits réalisés avant-guerre. Les reproductions sont équipées de roues monobloc. Ces navires sont des « jouets de parquet » équipés de roues …n’essayez pas de les faire flotter dans votre baignoire au risque de recréer la bataille de Trafalgar ! Ces navires sont intrigants de par leurs dimensions.

Les prix élevés lors de leurs lancements ont dû freiner les acheteurs. A voir le nombre de versions proposées on comprend que la direction de  Dinky Toys s’est investie dans le projet, c’est une raison qui pousse à les collectionner. 

On peut faire un parallèle entre l’histoire de l’automobile et celle de reproductions en jouets. Ces derniers furent tout d’abord réservés à une élite. La  clientèle qui avait les moyens d’acheter un double phaéton en 1910 disposait forcément d’un habitat spacieux. Les jouets achetés aux enfants étaient au diapason, de taille généreuse. Un siècle plus tard, j’ai constaté que les échelles de reproduction s’adaptaient aux habitats des collectionneurs. Dans les années 1980 j’ai vu apparaître de nouvelles collections dédiées aux modèles au 1/60 et au 1/87. J’ai des doutes sur l’avenir des collections dédiés aux jouets en tôle de taille imposante 1/10 et 1/24. Où loger de telles collections ?

En attendant, cette semaine, plusieurs « petites » tôles de chez C-I-J  sont proposées. Leurs dimensions demeurent raisonnables. Les deux Celtaquatre sont en état exceptionnel. J’apprécie les finitions au pochoir qui donnent une signature au modèle. 

Le Renault 5t à ridelles est un classique. Le trouver dans cet état est loin d’être facile. Ces modèles ont eu des existences souvent chaotiques en raison de leur échelle : ils sont trop grands pour être mélangé à des modèles au 1/43. J’en ai gardé quelques uns car j’apprécie de les trouver dans cet état, et ce camion Renault symbolise fort bien la France de l’après-guerre.

On peut faire la même remarque avec un autre modèle en vente cette semaine, également réalisé chez C-I-J, la Panhard Dyna X. Ce modèle a vu le jour au même moment que la 4cv de chez Renault. C-I-J a choisi de reproduire ces deux dernières, aussi bien en tôle, comme celle en vente, qu’en zamac.

C’est le modèle de Boulogne Billancourt qui connaîtra le succès. Cette Panhard Dyna X en tôle est assez rare. Ses formes tourmentées sont bien traitées. Placée au milieu des modèles en zamac, elle rompt la monotonie. Là aussi j’apprécie les découpes des portes au pochoir. 

Toujours cette semaine une Renault Vivasport torpédo provenant de la firme de Briare. C’est l’ultime version d’après-guerre qui est proposée, sans personnage. La reproduction est approximative, mais le jouet est beau. C-I-J a épuré et fluidifié la ligne. C’est bien une auto de la France insouciante du milieu des années trente. 

Enfin, pour rester chez C-I-J j’apprécie énormément les bâtiments en bois réalisés à Briare. Même technique parfaite des pochoirs. Admirez le traitement des baies vitrées et les zébras en bas des bâtiments qui s’harmonisent avec ceux des portes en tôle. Petit chef d’œuvre. L’état de conservation est exceptionnel.

L’Opel Rekord taxi proposée cette semaine est une réussite. C’est une déclinaison intelligente de la part de Bobigny, l’initiative en revient à l’importateur allemand. Ce modèle n’est pas rare mais il est peu fréquent. Il a également été vendu en France et en Italie, l’importateur avait sans doute vu un peu large. Il figure au catalogue Dinky Toys italien !

On constate deux séries de production qui se distinguent par leur équipement pneumatique. La première série est équipée de pneus lisses de couleur blanche qui seront remplacés dans la série suivante par des pneus crantés blancs. 

La décennie soixante à soixante-dix a vu la montée en puissance de deux fabricants milanais Politoys et Mebetoys qui supplanteront Mercury par leur qualité d’exécution. La doyenne des firmes turinoises déclinera doucement. Cette semaine deux belles Mebetoys sont proposées. Personnellement je trouve que Mebetoys a parfaitement traité les autos familiales. On associe, surtout à cette époque, l’industrie italienne à celle des autos de sport. C’est oublier que la Fiat produira des autos populaires qui connaitront un grand succès. La 124 à la vente cette semaine sera produite aussi en Pologne, en Turquie, et jusqu’en URSS ! Elle est difficile à trouver

La Dino illustre le côté sportif de la Fiat. Elle est plus facile à trouver que la 124. Mebetoys utilisera une palette de couleurs commune à tous les modèles de sa gamme. La Dino en vert métallisé est rare !

Je peux faire le même constat avec la Fiat 1100 de chez Politoys. Superbe miniature. L’aviez-vous déjà vue dans cette livrée ? On redécouvre ces autos populaires qui avaient été supplantées par les autos de sport. 

Mon choix de la semaine. C’est le Berliet Stradair Minialuxe semi-remorque bâché. J’aime bien ce camion, même s’il précipita Berliet dans le rouge ! C’est la version en tracteur semi-remorque qui interpelle. C’est une déclinaison assez rare. Je me souviens en avoir croisé un qui tractait une remorque de commerce ambulant sur un marché de province. Dans la version en vente, Minialuxe n’a pas hésité à indiquer un itinéraire un peu présomptueux pour un Stradair : Paris-Milan-Amsterdam !

Selon moi, il a dû faire une halte dans une concession au milieu du trajet afin de remédier à une de ses nombreuses faiblesses. Le dernier point qui me relie à ce modèle est l’étiquette du magasin de Saint-Quentin dans l’Aisne «La ménagère ». Je l’ai bien connu et nous y avons déniché avec mon père quelques « invendus » Corgi Toys et Minialuxe.