Avoir l’oeil

….de mes débuts et du plaisir que j’avais à écouter les histoires, les conseils, les explications que me prodiguaient les amateurs de miniatures qui faisaient référence à l’époque. Ces marchands, Gilles Sherpereel, Philippe Lepage et ces collectionneurs, Benoît Colette, Jean-Bernard Sarthe, m’ont transmis une partie de leur expérience et de leur savoir. Les premiers livres consacrés au sujet, ceux de Jean-Michel Roulet puis de Bertrand Azéma sont venus compléter ma formation. C’est en confrontant  leurs propos à ma propre expérience que je me suis constitué un bagage. Comment reconnaître une pièce sortant des sentiers battus ? Certaines variantes de couleurs peu fréquentes, comme la Bentley de couleur bronze de chez Dinky Toys en vente cette semaine sont facilement repérables :  l’ originalité de la teinte la fait tout de suite sortir du lot. J’apprécie particulièrement un détail : le couvre-capote de couleur bleu qui rehausse l’intérieur de couleur ivoire. On croise toujours celle de couleur grise avec son intérieur bordeaux ou rouge. Même avec peu d’expérience, il est facile de deviner qu’elle est peu fréquente.

Je pourrais faire le même commentaire avec la Ford Mustang jaune. Sa couleur lumineuse fait qu’on la distingue facilement. Elle tranche avec celle de couleur blanche.

Il faut plus d’expérience pour repérer la Rover série 36 bleu saxe. Il existe de nombreuses nuances de bleu qui vont du bleu-marine au bleu saxe, comme celle offerte cette semaine.

C’est également une histoire de variante de jantes qui caractérise les deux Austin A105 en vente cette semaine. Ce modèle a d’abord reçu une élégante robe grise rehaussée d’un filet rouge appliqué sur les flancs. Il a d’abord été équipé de jantes en zamac peintes de couleur grise, comme celui proposé à la vente, avant de recevoir des jantes en acier.

C’est à ce moment que Liverpool décida d’assortir la couleur du pavillon à celle de la flamme latérale. En toute logique ce modèle ne devrait être équipé que des jantes en acier apparues sur les derniers exemplaires de la première version. Or, j’ai eu la surprise de trouver il y a fort longtemps un exemplaire réalisé avec la seconde découpe de peinture et encore équipé de jantes en zamac peintes. J’ai depuis revu d’autres exemplaires prouvant qu’il y avait eu une série, sans doute le résultat d’un stock de jantes en zamac restant, que Liverpool avait placé sur ce modèle. Avoir le sens de l’observation est indispensable pour celui qui veut chercher les variantes.

Un autre exemple. En voyant la Humber Hawk de Dinky Toys proposée cette semaine dans sa peu fréquente livrée épurée, carrosserie verte avec juste le bas de caisse souligné en noir, je me suis rappelé la découverte d’un modèle non référencé à l’époque. Sur cet exemplaire, seul le pavillon était peint de couleur noire. Rappelons que la version classique est de couleur verte avec les bas de caisse et le pavillon peints de couleur noir. Le plus difficile est d’identifier l’anomalie. J’ai marqué quelques secondes avant de comprendre où résidait la variante.

Le sens de l’observation et la mémoire visuelle sont des qualités indispensables à celui  qui veut décliner les variantes de la série 100 de chez Solido. Le livre de Bertrand Azéma n’a pas répondu complètement aux attentes des amateurs à l’époque. Les variantes de couleurs sont livrées de manière assez confuse et surtout elles sont difficiles à interpréter du fait de l’absence de nuancier permettant de les nommer  correctement.

Je me suis ainsi aperçu  que l’auteur a parfois utilisé des appellations différentes pour décrire une même couleur. Ce dernier avait préféré répertorier en détail les évolutions de moule, au risque d’être rébarbatif pour le lecteur. Peu d’amateurs ont une approche que je qualifierais de « philatéliste » pour la série 100. Les variantes de couleurs sont si nombreuses qu’elles suffisent à leur plaisir.

Cette semaine, une large sélection de modèles de cette série est offerte à la vente, dont des Ford Thunderbird coupé.

 

 

Avec la Ferrari 250GT 2+2, ce modèle est celui qui connaît le plus d’exemplaires différents.

Sa carrière commerciale fut un succès. Le modèle a profité de sa présence fréquente sur les chaînes d’assemblage et de peinture, pour recevoir à peu prés toutes les teintes utilisées à l’époque.

On peut en réunir 35, toutes variantes confondues.

Cette semaine un rare exemplaire de couleur noire est en vente. Je dis rare, car cette couleur revient peu souvent en vente. 

Depuis peu, certains amateurs dont je fais partie, ont ajouté les variantes de teinte des intérieurs à leurs recherches.

Cette semaine une fort intéressante et peu fréquente Alfa Romeo Giulietta cabriolet est proposée avec un intérieur de couleur rouge et non ivoire. Cela oblige l’amateur à rester vigilant et à scruter  tous les modèles qui se présentent…il devra aussi trouver la place pour les ranger !

Un mot sur la Peugeot 403 au menu. Ce modèle n’a connu que peu de couleurs de base. Quatre : beige-rosé, gris, bleu et jaune paille. Elle reste pourtant un casse-tête pour les amateurs qui doivent mémoriser les nombreuses nuances de jaune et de bleu, sans oublier les couleurs d’intérieur blanc, ivoire et rouge. 

Cette semaine trois monoplaces Mercury sont offertes, qui me ramène à mes début de collectionneur car c’est par ces autos de course que j’ai commencé. Je garde depuis ce temps, une  affection pour ce type de modèles.

Cette série turinoise comporte quelques modèles du début de production, assez difficiles à se procurer.

Ces monoplaces possèdent quasiment toutes des variantes de diamètre de jantes que j’apprécie pour deux raisons.

La première est esthétique. En vitrine, elles forment un ensemble cohérent, représentatif des monoplaces du début des années cinquante. Elles se conjuguent avec des variantes de pneus. La seconde est financière. Le surcoût de ces variantes est modéré, malgré la rareté de certaines d’entre elles. On peut se faire plaisir, pour pas très cher, il suffit d’être attentif aux détails. On peut ouvrir les yeux sans ouvrir le porte monnaie. 

Vincent Espinasse