Majorettes d’hier et d’aujourd’hui

…de mon étonnement devant le rayon jouets du Monoprix de Cimiez un jour du mois de janvier 2025.

Par nostalgie, curiosité et envie de me tenir informé, je ne dédaigne pas faire un tour dans les rayons « jouets » des grandes enseignes.

Ma première surprise fut de lire les noms de plusieurs fabricants connus, et non des moindres : Matchbox, Norev, Hotwheels, Majorette…à la vue de ces noms on a l’impression de lire un blog consacré aux miniatures de la fin des années soixante.

Mais non, nous sommes bien en janvier 2025, au sous-sol du Monoprix de Cimiez.

Ma seconde surprise fut, objets en main, de constater la qualité de ces derniers, notamment dans le traitement des roues. Les roues des Burago au 1/43 m’ont bluffé. J’ai constaté que les fabricants pouvaient donc offrir des roues bien traitées, tout en maintenant une bonne marge.

J’ai repensé alors à l’arrivée des roues « rapides » qui avaient tant chagriné les collectionneurs à la fin des années soixante, cette série Whizzwheels de Corgi Toys à laquelle je m’intéresse désormais.  

Elle correspond à une époque, celle d’une mode chez les enfants pour ces miniatures filant à la vitesse l’éclair. C’est une demande qu’Hot Wheels avait su créer.

Désormais, il semble que les jeunes acheteurs apprécient des miniatures avec des roues au traitement correct.

Les modes passent, les miniatures restent. J’ai aussi repensé ce matin là à certains dirigeants de sociétés de jouets, de marques d’automobiles, et  de collectionneurs qui expliquent que « la petite voiture » n’intéresse plus les enfants. Les étagères fournies et la qualité offerte m’ont fait plaisir, elles indiquent que la fascination demeure.

C’est le modèle de couleur orange, situé en haut du rayonnage qui m’a le plus surpris. Je n’avais pas rêvé en apercevant de loin cette petite tache colorée, j’avais reconnu les formes de l’objet, et la couleur me rappelait une autre miniature. Ce modèle n’était rien d’autre qu’une réédition de la première Majorette de la série « rail-route », la BRM V8. La marque fêtait ses soixante ans. Pour des raisons de licence, elle a perdu son nom BRM. Elle est fabriquée en Thaïlande et n’a pas été reproduite à partir du moule d’origine. J’oserais presque dire tant mieux.

Six couleurs ont été réalisées pour cette réédition, mais une autre couleur ne m’aurait pas attiré de la même manière. Je possède depuis très longtemps la Porsche Formule 1 de chez Majorette, sortie peu de temps après la BRM, de cette même couleur orange.

Nous sommes dans le domaine du jouet et tout est permis

. J’ai fait le rapprochement entre cette vive couleur et la grille de programmation de la semaine que nous concoctons avec ma fille. Dès le début de l’aventure, je lui ai expliqué la nécessité de faire « beau », l’importance des associations de couleurs et des présentations qui doivent accrocher.

Présentation et beauté éphémère car ces modèles sont destinés à partir aux quatre coins de la planète une fois vendus. Cette semaine, nous avons aligné trois Norev.

Deux autos de course, la Porsche Carrera 6 et la CD Peugeot qui encadrent un utilitaire, une Land Rover dépanneuse.

On peut sourire devant cette association de miniatures à la fonction différente. Pourtant, elles vont bien ensemble. Les deux autos de course ont dû être fabriquées durant une période commune, elles partagent une harmonie de couleurs. La Land Rover aussi qui est finie dans la même nuance de bleu.

Avouez que l’ensemble a de la prestance.

L’enfant de l’époque pouvait même s’imaginer que la Porsche et la CD faisaient partie d’une même écurie. On peut s’amuser à chercher toutes les combinaisons que partagent ces deux autos de course. Il y en a pas mal : jaune/noir, orange/noir, blanc/rouge…  vous personnaliserez ainsi votre collection.

On peut également prendre un modèle et le décliner dans toutes les couleurs possibles.

Cette semaine nous avons commencé le travail, avec trois couleurs de Rolls Royce.

A vous de chercher les autres. Pour revenir et en finir avec la petite « BRM » de Majorette du Monoprix de Cimiez, j’ai hésité mais je l’ai achetée. J’y ai vu comme un clin d’oeil, un lien entre mon passé et l’avenir de ma collection

Dans les collections que nous achetons, nous avons parfois un modèle décliné dans plusieurs variantes de couleurs.

Il faut oser les mettre en vente en même temps. C’est au professionnel de faire oeuvre pédagogique et d’expliquer les variations du produit.

La pratique consistant à décliner les couleurs d’un même modèle est une forme de collection qui est apparue au milieu des années soixante-dix. Les pionniers de la collection, ceux qui avaient commencé dans les années soixante, n’ont pas toujours compris l’intérêt de la démarche. 

Elle s’est développée à l’extrême, jusqu’à M. Gougeon et ses variantes de Dinky Toys France, presque sans limite, toutes consignées dans six ouvrages.

On imagine le travail nécessité par ce recensement.

Cette semaine, nous avons aligné côté à côte trois Commer camion dépanneuse.

Le classique « caramel et vert », en vente cette semaine, est plus intéressant qu’il n’y paraît. Il existe trois nuances franches de couleur de caisse. Ici elle est vert moyen avec un marquage noir. Le gris et bleu possède une harmonieuse caisse bleu violine.

Les connaisseurs auront remarqué le troisième exemplaire en vente. C’est «la » version rare. Elle partage la teinte ivoire et bleu-France de la seconde version de l ’Austin A105.

Hasard de la programmation, nous avons la première variante de l’A105 à vendre qui partage le bleu violine de ses flammes latérales avec le Commer décrit plus haut. Esthétiquement, c’est réussi.

Vous pourrez également faire le lien avec le superbe et rare Foden Mk2 plateau dosseret bleu-France et crème proposé. Ce dernier partage ses couleurs avec le Commer dépanneuse décrit juste au-dessus. Ils correspondent bien sûr à une période de fabrication commune.

J’aime associer dans les programmations des modèles originaires d’un même pays. Il y a des liens, parfois subtils, entre les fabricants qui y sont établis. Je fais les mêmes associations dans mes vitrines et je constate que certaines couleurs sont la marque d’un pays.

Prenons les deux Edil Toys en vente.

Mercury et Politoys, autres fabricants transalpins contemporains, utiliseront aussi cette couleur. J’ai osé placer entre ces deux modèles la belle Lancia Aprilia de chez Mercury. Outre leur pays d’origine, les modèles  ont en commun leur rareté. J’ai un faible pour ces premières Mercury.

Vincent Espinasse