….des réflexions entendues lors des salons Rétromobile.

J’en ai fait 24 en tant qu’exposant. Durant les 10 jours d’ouverture au public, les visiteurs ne me parlaient que des autos qu’ils venaient voir, ou revoir. Parfois ils les avaient bien connues, parfois ils les découvraient pour la première fois. Ils me parlaient aussi de leurs autos, des qualités et des défauts de ces dernières, des bons et des mauvais souvenirs qui y étaient attaché.

On entrait ainsi un peu dans leur histoire personnelle. L’auto est souvent prétexte à raconter une partie de sa vie. Les années passent, les autos ne sont plus là, reste la mémoire, quelques photos, et parfois un petit accessoire que l’on a gardé. Dernièrement à Reims, j’ai acquis un porte-clef Réné Bonnet. Son prix était  dissuasif mais j’avais vraiment envie de l’exposer avec mes nombreuses RD Marmande de la marque de Champigny-sur-Marne.

Le vendeur me confia que c’était celui de sa DB Bonnet Missile, qu’il regrettait  d’avoir vendue. Il avait gardé le porte-clef en souvenir.

Parfois, au détour d’une phrase, ces amateurs que l’auto fait encore rêver avouent ne plus savoir identifier tous les « nouveaux modèles » dans la rue.

Ceux d’aujourd’hui qui n’ont plus beaucoup de personnalité et qui ressemblent plus souvent à des utilitaires ou des engins blindés qu’à des autos de tourisme.

Cette réflexion, je l’ai entendue un nombre incalculable de fois. J’ai constaté que j’étais aussi touché par ce phénomène. Je me suis souvenu de cela en regardant les images des miniatures programmées.

La Mercedes 350 est la digne héritière de la lignée des 230sl.

Mercedes a toujours eu à son catalogue ce genre de coupé sportif et élégant. Tous les dix ans environ, la firme de Stuttgart remplaçait son modèle de manière convaincante, en gardant l’esprit de l’auto, destinée à une clientèle ciblée, mais en offrant une nouvelle carrosserie. Les clients n’étaient jamais déboussolés et ils avaient le sentiment de la nouveauté.

J’apprécie particulièrement la couleur, orange de l’Audi, bien dans l’air du temps, qui nous replonge dans le design de la fin des années soixante.

On savait faire des couleurs qui donnaient le moral à l’époque. On peut là aussi rapprocher la gamme de couleurs des autos actuelles, où le noir, le blanc et l’argent dominent très nettement. 

Les constructeurs automobiles ne cherchent plus à developper leur gamme de couleurs. Ils la réduisent même au strict minimum, sous prétexte que la clientèle actuelle ne souhaite pas se démarquer, prendre des risques.

Je doute de la pertinence de cette remarque, surtout quand je vois la gamme que la Fiat propose sur son modèle phare actuel, la «Fiat 500». Cela fait plaisir à voir et donne souvent un peu de gaité dans les artères parisiennes qui ont bien besoin. Du rose poudré, du jaune fluo, du bordeaux, du vert d’eau et j’en passe.

Justement, cette semaine nous avons un ensemble de Fiat 500 de chez  Mebetoys, celle produite au milieu des années soixante.

L’amateur, passionné par la marque Mebetoys, peut organiser en vitrine sa collection par « couleur ». Effet garanti.

Cette semaine, afin de vous faire réfléchir à cette façon d’envisager votre collection, nous avons de nombreuses couleurs, dont trois modèles de couleur argent. Certaines couleurs ont été abondamment utilisées.

L’Opel Kadett est fréquente en finition argent, ce n’est pas le cas de l’Autobianchi Primula, équipée de ses premières jantes.

La Lancia Fulvia est elle peu fréquente dans cette teinte, tout comme sa boîte vitrine en plastique dur. Ces boîtes coïncident avec les variantes de couleurs tardives et donc moins fréquentes. Nous avons eu beaucoup de Mebetoys ces dernières années. Je ne les collectionnais pas auparavant. Mais je me suis laissé tenter par l’aventure.

J’ai pris comme objectif, pour les boîtes illustrées, de rechercher la couleur du modèle photographié au dos du boîtage. Une manière de limiter les recherches tout en créant un challenge.

 

C’est un camion dont l’identification m’a donné bien du fil à retordre.

Comme pour les automobiles décrites plus haut, les camions étaient aussi facilement identifiables jusque dans les années 80. Chaque marque offrait des véhicules à la personnalité affirmée. Comment confondre un Unic à capot long de type Lautaret et un Berliet GLR ? Impossible. Chacun avait sa physionomie.

Regardez la déclinaison semi-remorque porte-autos offerte cette semaine. Vous avez reconnu du premier coup d’oeil une cabine Unic. Bobigny semble s’être compliqué la tache en créant cette remorque porte-autos « Boilot », originale, mais au dessin « baroque » !

La couleur n’a pas dû aider à sa diffusion.(voir le blog sur le Boilot bleu). On peut aussi voir dans cette teinte argent une idée de modernisme. C’est peut être son association avec les ailes peintes de couleur orange qui a dérouté.

L’autre version, également en vente avec sa remorque et ses pipelines est original.

Bobigny a fait l’effort de créer une galerie fixée derrière la cabine. L’accessoire crédibilise sa fonction saharienne. Elle est typique de ce genre de véhicule. Le jouet nous plonge dans la conquête du pétrole saharien.

C’est un véhicule qu’il faut savoir replacer dans son contexte historique. L’amateur de Dinky Toys peut « s’amuser » à chercher les variantes, nombreuses, qui vont des formes et de la couleur des jantes, à la remorque poutre, ajourée ou non, et aux couleurs des roues de secours…de quoi s’occuper pour pas très cher.

Cette semaine nous avons aussi un Berliet Gak dépanneuse.

Sa cabine, vous l’avez reconnue facilement. On peut d’ailleurs à travers les nouveautés de la semaine, comparer les propositions de traitements des cabines avancées entre le Berliet Gak et l’Unic Esterel. Revenons au Berliet Gak dépanneuse.

Si sa cabine est superbe, l’association de la partie arrière, provenant du Bedford TK de Liverpool déconcerte encore en 2025 certains amateurs !

D’autant plus que Bobigny a laissé l’inscription en langue anglaise gravée sous cette pièce rapportée.

J’aime cette version « autoroutes » pour des raisons personnelles.

Vincent Espinasse