Dinky Toys Spain Renault 6 Postes – Renault 6 Pompier de Paris

….du jour où j’ai eu la confirmation que le bureau d’étude de Bobigny se servait de documents, photos et plans de véhicules ayant existé pour réaliser ses modèles. Aucun ne sortait donc de l’imagination, parfois débordante, du personnel du bureau d’étude. Je l’ai compris en voyant les photos publiées dans la revue Charge Utile du Berliet équipé de son drone. Il était  identique, à l’immatriculation près, R-20, à celui offert par Bobigny. M. Badaroux, employé dans ce bureau d’étude, m’avait raconté comment il était allé avec un collègue relever les cotes du GMC dans une casse près du Bourget, comment il avait fait le voyage à Romorantin chez Matra ou encore traversé le Channel pour collecter les mesures de la Surtees. Dans la même revue, toujours très documentée, j’avais découvert les différents équipements de la Willys Jeep dans l’armée française, dont cette version équipée de ses trois roquettes, identiques à celle programmée cette semaine. Une réussite.

Réussite également pour le Renault Carrier dans sa seconde version, au programme également. En créant ce châssis équipé en 4×4, DINKY TOYS avait rattrapé son modèle initial un peu fade. Pourtant, en regardant un autre modèle au menu de la semaine, le Berliet Gak dépanneuse, on est en droit de s’interroger. Qui me fournira la photo d’un Berliet Gak avec ce type de caisse équipée d’un palan identique à celui de la référence 589 ?

Il y a une explication à avancer. Cette caisse avec palan vient de Liverpool. Elle a été conçue pour équiper le Bedford TK. Elle porte d’ailleurs la gravure « crash truck Made in England » ne laissant aucun doute sur le fait que ces modèles résultent d’un accord entre les deux bureaux, le châssis du « TK » s’adaptant parfaitement à la cabine du « Berliet  ». Liverpool, dans un soucis d’économie d’échelle, a semble t’il imposé à Bobigny cet accessoire.

Cela va permettre à l’entité française de décliner une version supplémentaire à son catalogue, pour le plus grand plaisir des enfants (même deux, si l’on ajoute la version autoroute, produite bien plus tard). Il faut dire que les déclinaisons « dépanneuse » ont toujours eu du succès chez les enfants, elles sont très ludiques. Ce n’est que bien plus tard, lorsqu’on est devenu adulte et conducteur que le terme « dépanneuse » sonne moins joyeusement.

Les reproductions de dépanneuses constituent un thème passionnant par la diversité des carrosseries. Les fabricants laissent travailler leur imagination, un peu comme les garagistes qui ont longtemps bricolé des dépanneuses, souvent avec des véhicules de récupération. Il en résulte des carrosseries parfois « torturées ». Cette semaine, un superbe Taylor and Barret équipé d’une potence ajourée, en livrée militaire, est proposé. C’est sûrement la déclinaison la plus réussie de cette série de modèles d’avant-guerre. Le modèle est bien équilibré. Il semble sorti d’un album d’Hergé. Sa livrée militaire ajoute un brin d’originalité. Je doute un peu de ses capacités à dépanner des véhicules lourds, mais en temps de guerre on utilise souvent  ce qui tombe sous la main.

Restons en Grande- Bretagne avec ce camion Austin qui reçoit une caisse dépanneuse spécifique, au menu cette semaine. Cette dépanneuse a quelque chose de baroque. On appréciera les ailes arrière fermées, profilées, qui lui donnent des allures de voiture de sport. Cependant, la taille du phare additionnel et la plaque apposée sur le pavillon viennent contrarier cette allure dynamique.

D’autres modèles « made in England » sont programmés cette semaine. Mon préféré est l’AEC plateau à chaînes de chez Benbros. Le moule a été crée par Timpo, pour la brasserie Vaux, basée à Sunderland, qui l’a utilisé dans un but promotionnel. Désormais vous saurez pourquoi le nom de la ville, Sunderland, figure gravée sur les portes. Benbros conservera le moule et l’inscription. La cabine de l’AEC est typique des productions britanniques de l’après-guerre. On appréciera la gravure du sigle AEC au sommet du radiateur. Cet équipement, plateau à chaînes, est souvent associé à des châssis à empattement long. Cet AEC à châssis court est particulièrement élégant.

Ce n’est pas l’adjectif que j’adopterais pour le camion citerne de chez Charbens au menu également. Rare, par contre, lui convient parfaitement. C’est un produit de l’immédiat après-guerre. Il est conçu d’une pièce. On devine à sa finition que l’objet n’a pas connu pas les honneurs des magasins de jouets plutôt huppés dans lesquels on pouvait acheter les produits Meccano. Le trouver dans cet état de conservation est très difficile. Récemment un carton de 12 pièces (!) a été exhumé. J’ai pu acquérir celui de ma collection et cet exemplaire proposé. C’est une belle opportunité, à un prix qui demeure  modeste.

Un mot sur les Citroën C4 de chez Solido proposées cette semaine. A l’époque de leur sortie, j’ai adoré rechercher les versions promotionnelles de ce modèle. La version Dunlop m’avait donné beaucoup de fil à retordre. Ce modèle avait été commandé par Dunlop Belgique pour célébrer l’anniversaire de la firme. Il semblerait qu’il y ait eu un désacord au moment de la livraison du modèle et une partie de cette petite série s’est retrouvée dans le commerce. Plus tard, un second modèle a été réalisé. Celui aux couleurs du restaurant Paul Bocuse se passe de commentaire. On se doute que les collectionneurs qui avaient festoyé dans l’établissement s’étaient empressés d’acquérir et de garder, en souvenir du bon moment, le modèle réalisé à la demande de cette célèbre table lyonnaise.

La troisième version est une déclinaison rare, réalisée sur la base du modèle de série « Samaritaine ». Sur le pavillon de la camionnette figure le nom des créateurs de cette institution parisienne. Cette petite série a été réalisée pour le musée qui leur est consacré. Cette série de Citroën C4 fut très populaire en son temps. Comme toujours, de nombreuses déclinaisons artisanales ont été crées qui n’ont pas forcément un grand intérêt. Par contre les véritables « Code 1 »,  crées et réalisées entièrement chez Solido pour un usage promotionnel sont véritablement dignes d’intérêt. 

Mon coup de coeur de la semaine pour la Chevrolet de chez SK. La miniature est originale et de bonne qualité. Elle est réduite au 1/43 et équipée d’un mécanisme à remontage à clef.

Sa boîte, rare, avec inscriptions en langue anglaise nous fait comprendre qu’elle était destinée au marché américain. Elle annonce l’arrivée en force des fabricants japonais sur le marché mondial de la miniature automobile. L’humiliante inscription « made in occupied Japan » interroge. On comprend que la guerre a laissé des cicatrices. Cicatrices profondes que l’on retrouve aussi dans le cinéma japonais d’après guerre et les films d’Ozu.

La culture américaine, vêtements, musique, boissons, automobiles, enseignes de bars s’immisce dans la société traditionnelle et conservatrice nippone. Rira bien qui rira le dernier pourrait on penser en voyant cette inscription. 50 ans après, les constructeurs japonais de voitures ont a leur tour envahi le marché américain en s’implantant sur place. Ils laisseront alors l’industrie chinoise s’occuper de la fabrication des jouets.

limousine mécanique japonaise et bus d’avant guerre – collection personnelle