La Murat 124 de Mebetoys A-16

Je me souviens…de ma première miniature Politoys. Une Alfa Romeo 33.3 prototype arborant le nom de mon pilote favori de l’époque H. Pescarolo. Je l’apprendrai plus tard, ce dernier avait même piloté la « Politoys » en formule1, une March 711 modifiée et rebaptisée du nom du fabricant de jouet milanais et que faisait courir Frank Williams en 1972.

Mon père m’avait acheté cette Alfa Romeo lors d’un gala de charité organisé par la Croix Rouge Française. Un stand était dédié aux jouets. Je pense me souvenir qu’il n’y avait que des Politoys. J’ai revécu cette anecdote bien plus tard, alors que j’étais devenu professionnel et que je découvrais un sticker de la Croix Rouge française sur le couvercle d’un modèle Politoys dans la collection que je venais d’acquérir.

La firme milanaise avait dû, habilement, négocier le contrat. J’apprécie cette firme pour de nombreuses raisons. Elle est à l’image de l’industrie italienne, celle qui a su, après la guerre, remonter la pente très rapidement. Conquérante, elle a intelligemment composé avec le marché de la miniature et s’est sans cesse s’adaptée à ce dernier, comme peu de fabricants l’ont fait. Une firme caméléon. Cela explique son succès fulgurant, succès qui ne s’est pas limité à l’Europe.

Au début des années soixante elle est positionnée sur son marché national. Le pouvoir d’achat en Italie est faible et les jouets ne sont pas la priorité des familles nombreuses. Elle choisit donc d’injecter ses modèles en plastique afin de les diffuser à des prix bas. J’ai le sentiment que Norev a été son modèle.

Comme cette dernière, la gamme de miniature est reproduite au 1/43, y compris les fourgons et les camions (impressionnante série de Fiat 682). Si les miniatures sont moins fidèles, plus caricaturales que celles du fabricant de Villeurbanne, la qualité du plastique utilisé est supérieure à la Rhodialite de Norev. On ne constate pas de déformations au niveau des carrosseries et des jantes qui de plus reçoivent des pneus en caoutchouc démontables.

Elles sont luxueusement équipées : pare chocs rapportés et chromés. On note également la présence de phares strass du plus bel effet, détail qui a toujours impressionné les petits acheteurs. Il y a déjà la volonté d’offrir au client un beau jouet avec un excellent rapport qualité prix.

Cette semaine, trois autos sont programmées. Une Fiat 2300S et une très belle et fidèle Ford Cortina.

Politoys a pris conscience qu’il devait être plus rigoureux dans l’exécution des formes de ses modèles et plus on avance dans la série, plus les modèles sont fidèles.

La troisième Politoys au menu est une pièce très rare.

Je l’avais vu répértoriée dans l’ouvrage de Paolo Rampini mais je doutais de son existence.

C’est une Volkswagen 1200 qui fait partie de la série plastique.

Elle porte le numéro 84. L’exemplaire proposé possède sa boîte qui, dans le cas présent, est des plus interessantes, logiquement identique à celle des modèles en plastique. Il ne faut pas la confondre avec le même modèle, réalisé peu de temps après et qui appartient à la série « fibre glass ».

Cela mérite quelques explications.

Politoys va prendre conscience bien avant Norev que le niveau de vie s’élève et que la demande de la clientèle évolue. Elle comprend la nécessité de passer à des modèles injectés en zamac. Elle expérimente sur ses derniers modèles injectés en plastique une nouvelle technique, originale, qui consiste à peindre le modèle injecté en plastique. Ensuite, afin de donner du poids à l’ensemble, elle injecte le châssis en zamac.

Outre la Volkswagen 1200, une Jaguar Type E et une Ferrari 250 Lusso ont été ainsi réalisées.

Cette série sera éphémère car très vite va suivre la série injectée entièrement en zamac. Politoys continuera de diffuser sous le nom de Fibre Glass cette série en plastique peinte avec châssis en zamac. Un marquage sur le châssis et sur l’étui de type « vitrine » apparaîtront alors.

Ces dernières sont peu fréquentes, mais les premières portant juste le logo Politoys et appartenant donc encore à la gamme plastique sont très rares. Il n’y a que peu de temps que j’ai pu en acquérir une en boîte. Je ne connaîs cette Volkswagen qu’en beige ou dans cette belle robe turquoise.

Politoys avait compris avant Norev le besoin de sortir du plastique. Norev ensuite, ne fera qu’imiter Politoys en créant la série Comtal qui alliera carroserie en plastique et châssis en zamac avant de passer aux Jet Car, tout en zamac. Politoys avait pris plusieurs  longueurs d’avance !

Il y a quelques temps, avenue Jean-Jaurès, dans le 19ème arrondissement, à deux pas de ma boutique, je me suis laissé surprendre à admirer une Lada 124 de couleur bleu France en superbe état de conservation. Je suis descendu de vélo pour la regarder. Un retour de cinquante ans en arrière.

J’affectionne ces d’autos populaires.

Je participe depuis de nombreuses années aux salons de jouets anciens en Italie. Je sais combien les modèles de grande diffusion emportent l’adhésion dans les salons.

Les Fiat 124 et leurs dérivés, mais aussi les 1500, les 850. Ce sont nos Renault 8, 4L ou R12 en France.

C’est la visite au musée du design de Milan qui m’a ouvert les yeux et m’a fait mieux apprécier ces autos. Si vous vous attendez à trouver dans cet endroit des voitures de rêve, des sportives, des cabriolets, des bolides, vous vous êtes trompés d’endroit. J’ai découvert par contre la fantastique campagne publicitaire orchestrée par la Fiat au milieu des années soixante/soixante-dix pour le lancement des modèles de cette période.

Tout l’art de mettre en valeur des autos de grande diffusion avec beauté et grâce. Il s’agit de photos en noir et blanc de grande qualité, mettant en scène des autos et des corps de femme, dans l’esprit de la Rome antique et de sa statuaire, très loin de la vulgarité actuelle, le tout associé à une typographie Fiat revisitée.

Dans ces années là, les mannequins étaient habillées par de grands couturiers transalpins et plus souvent associés à des autos luxueuses, Lamborghini ou Ferrari. Les photos étaient en couleur, avec toute la sensibilité italienne dans l’art de les d’assembler.

Plus tard, j’ai eu l’occasion d’acquérir un coffret Fiat 850 édité par Mercury pour la Fiat qui reprenait les photos et les logos que j’avais aperçus au musée. Je n’ai pas laissé passer l’occasion de revivre cette visite.

Ensuite j’ai pu acquérir la « fameuse » boîte de la Fiat 500 éditée par Mebetoys et rapidement retirée du commerve. Je vous laisse la regarder et comprendre les raisons de ce retrait.

Cette Lada tient donc une place à part dans ma collection. Mercury a réalisé pour l’importateur Lada une miniature dérivée, comme la vraie, de la Fiat 124 (voir le blog sur la Lada Mercury). C’est une pièce rare.

 

J’ai su plus tard que Mercury et Mebetoys, avaient aussi reproduit la Murat 124, dérivée turque de la Fiat 124, et bien sûr distribuée uniquement de l’autre côté du Bosphore. Je vous laisse imaginer la rareté de ces objets. En aviez-vous déjà entendu parler ?  Cette semaine nous avons la version Mebetoys à la vente.

C’est une pièce exceptionnelle. Etrangement, le dessin de la boîte reprend celui de  la boîte de la version Mercury. Est-ce un souhait de Murat qui a exigé cela de Mebetoys ?  Si vous préférez la version « made in Italy » de la Fiat 124, nous l’avons, en Mercury et en Mebetoys. Deux réussites.

 Si les prix des Fiat Mebetoys ont eu tendance à s’enflammer ces dernières années jusqu’à devenir déraisonnables, un retour à des prix plus abordables me semble en cours. Tant mieux.

Profitez-en, nous avons aussi une Fiat 1100R dans une belle robe rouge.

D’autres Mercury sont au menu. Une luxueuse Fiat 130 au moteur V6 de 1969…haut de gamme de chez Fiat. Elle synthétise les années de plomb. J’avoue avoir un rituel depuis près de 50 ans date à laquelle j’ai commencé cette collection. Quand je rentre des Mercury dans une collection, je les compare avec les miennes. C’est un plaisir qui me relie à mon père qui les appréciait tant. Aucun fabricant de miniatures au monde n’a su comme Mercury combiner les couleurs, les nuances de couleurs, les associations de couleurs. A ce degré c’est de l’art.

Si vous aimez comme moi les Mercury, nous avons aussi cette semaine trois belles miniatures, de fabrication plus ancienne : deux Lancia Appia, une première et une troisième série. Cette dernière, sans être rare, est moins fréquente que la première. D’ailleurs sa palette de couleurs est plus restreinte.

Les femmes ont dans leur garde-robe des vêtements indémodables. qui peuvent être ressortis et porter à tout moment.

Un trench Burbery, une petite robe et des escarpins noirs, un perfecto, un jeans une marinière et j’en passe.

C’est en voyant ces trois séries 40 de chez Dinky Toys Liverpool au programme que j’ai fait le rapprochement avec ces produits « incontournables »  et « indémodables ».

Ces séries 40 sont mon coup de coeur de la semaine.

Dans le domaine de des miniatures automobiles voici quelques exemples qui me semblent pertinents. Le Renault 1000Kgs « Shell » de chez C-I-J, le Volkswagen Kombi type 2 « BP » de chez Tekno,  la Cadillac Eldorado de chez Mercury, la Peugeot 203 de chez Dinky Toys … Pas besoin de variantes rares. Juste le plaisir d’admirer les formes, les couleurs ou la conception de ces miniatures.

Les modèles de la série 40 de chez Dinky Toys, font aussi partie des miniatures intemporelles, comme les camions Foden ou Guy qui leur sont d’ailleurs contemporains. Elles synthétisent l’âge d’or de Liverpool qui règne alors en maître sur le monde de la miniature automobile, sans grande concurrence, Corgi Toys n’est pas encore arrivé.

La qualité de reproduction et de finition en font des icônes pour toute la génération qui a pu jouer avec, et celle qui en a hérité ensuite. Il fallait déjà que les parents puissent payer ce type de jouets, loin d’être à la portée de tout le monde. Il faut donc prendre en compte le fait que c’était un produit de luxe. Elles ont passé les générations et gardé cette aura.

Je n’ai pas joué avec, je suis né en 1963, et pourtant elles font partie de mes Dinky Toys anglaises favorites. j’ai recherché les variantes de couleur de carrosserie, puis les nuances, et les variantes de couleur de jantes très tôt dans ma vie de collectionneur. Mais le point le plus important, c’est qu’elles me procurent toujours autant de plaisir quand je les contemple.

Le temps n’a pas d’emprise sur les série 40.