JRD Citroen 2cv 62 van pompier de Paris 109, Dinky DS Présidentielle 1435, Dinky Sulky 571 , Porsche 911 Targa SONAUTO , Dinky Peugeot 203 Type 1 24R, Dinky Toys GB Set Coffret Holidays 124, Icis Alfa Romeo 2600 6

… de John Gay…celui même qui fut à l’origine des déclinaisons de Bedford  fourgonnettes code 2. Il ne faut le pas confondre avec John Day, autre sujet britannique, qui commercialisa, quelques années auparavant (1971-72)  une série de kits en métal blanc. John Gay avait commandé à Liverpool d’importantes séries  de Bedford peintes en plusieurs couleurs (crème, jaune, argent, rouge orange, rose …). Il fit ensuite fabriquer des décalcomanies qui ont été apposées sur ces modèles. Le succès fut tel que l’opération dura plus longtemps que prévu. Il me semble que ce dernier avait en fait repris une idée de Jean-Michel Roulet qui avait commandé lui une série de 6 Bedford  à Liverpool dont les fameux « Jimmy Carter », « Parlophone » et autres « Simpsons »… Si je vous parle de John Gay c’est parce que ce dernier fut un des plus importants collectionneurs de bus et cars en miniature. 

Dans ces années là, cette thématique était une « spécialité » anglaise. John Gay établissait des listes de vente sur des feuilles de couleur rose. Il appréciait toute sorte de fabrication y compris nos productions nationales. A l’intérieur des gammes Corgi Toys ou Dinky Toys, les bus et les cars avaient un statut particulier auprès des amateurs britanniques. La demande était nettement plus importante que pour les autres types de modèles. 

Cette semaine en voyant quelques très beaux exemplaires de cars  et bus j’ai repensé à cette époque où une variante rare de leyland bus à deux étages équipées de jantes en acier chromé ou même mieux, de jantes en plastique se négociait à prix d’or, comme l’ AEC luxury coach, proposé cette semaine dans une livrée tardive, bleu France et crème, du plus bel effet. 

Même commentaire pour le Leyland Tiger jaune et rouge qui semble avoir été réalisé afin de compenser l’absence de School bus dans le catalogue de l’époque. C’est une hypothèse, pas une certitude. Les Leyland bus à deux étages symbolisent à mes yeux l’utopie dans la collection : je pense que personne n’arrivera à rassembler toutes les variantes. C’est  impressionnant. J’en ai réuni 21. Ce n’est rien en fait. Il faut savoir que deux moules ont été utilisés simultanément : un Leyland et un AEC. 

Ils se distinguent facilement de par leur calandre. Comme de nombreux modèles produits à Liverpool leur durée d’existence fut si longue et la production si importante que le moule dû subir des modifications et des simplifications. Observez la typographie de la décoration Dunlop. Sur les modèles proposés cette semaine, les lettres sont penchées. Sachez que ces modèles existent avec les caractères droits. Les jantes sont ici en zamac peintes. 

Avec le célèbre taxi Austin, ce modèle symbolise l’univers londonien. Il a connu un long succès dans les rayons souvenir des magasins londoniens. Notre Somua OP5  produit par Bobigny n’a pas eu le même succès auprès des touristes. Il est pourtant très beau. Il est vrai que la reproduction d’un bus à plate forme aurait sûrement eu plus de succès. Les prix ont vraiment baissé sur ce type de produit comme pour les modèles décrits plus haut. L’exemplaire en vente, avec son étui individuel n’est pas si fréquent dans cet état de conservation. 

Un autre modèle symbolisant le départ en vacances est également au menu. Pour être plus précis, c’est un ensemble de modèles, livrés dans un coffret intitulé « Holidays » qui vous est proposé. Un car Vauxhall Vega Major figure au milieu, il est accompagnié d’une jaguar MK X tractant un hors bord et d’une Plymouth Fury cabriolet. L’enfant doit pouvoir s’imaginer sur  les routes ensoleillés au moment des départs en vacances (si, si il peut faire très beau en Grande Bretagne !). Une belle illustration sur le couvercle ouvre l’imagination. 

Les mauvaises langues diront que Meccano a vu là le moyen d’amortir ses moules. Ce Vauxhall très fidèle, (j’en ai croisé un se rendant à un meeting dédié aux véhicules anciens) ne peut laisser indifférent avec ses quatre roues directrices, elles sont fonctionnelles sur la maquette Dinky Toys. Les clignotants électriques (surdimensionnés) ont ils aidé à la vente? Ce type de gadget était à la mode à cette époque. 

Porsche 911, Alpine Renault A110 voilà deux icônes de l’histoire de l’automobile sportive. Deux autos qui ont bercé ma génération, celle de ceux qui sont nés au début des années soixante. Elles ont en commun leur origine modeste. L’ une est la suite logique de la 356 et l’autre est dérivée de la A106 elle même dérivée sportive de la Renault 4cv. 

La porsche a été conçue à partir de la modeste mécanique de la Volkswagen dont les performances ont été revues et habillée d’une somptueuse carrosserie. Cette semaine plusieurs miniatures reproduisant des bolides du fabricant de Stuttgart sont au programme. La Porsche 356 a connu de nombreuses reproductions, de bonne qualité en général. Elle a donc marqué les esprits des industriels lors de sa sortie. 

Même Liverpool y est allé de sa 356 B. Cette semaine c’est une version tardive, équipée de jantes en acier chromé qui est proposée. Cette variante est un peu moins fréquente, sans être rare. On peut mesurer la qualité de reproduction d’une miniature industrielle aux nombres de transformations qu’elle a inspirées aux maquettistes. 

Il suffit de feuilleter les pages en noir et blanc de la revue Modelisme. Cette auto apparaît transformée en version rallye ou circuit plusieurs fois prouvant sa qualité.   Claude Thibivilliers (bureau d’étude Dinky Toys puis créateur de la marque Elégance), André-Marie Ruf (AMR) Dominique Esparcieux  (ESDO) qui feront tous de la miniature leur métier, se sont fait la main sur des Solido et des Dinky Toys. 

On ne peut réussir une belle transformation sur une base médiocre. Par contre au moment de reproduire en miniature les Porsche 911 qui remportèrent  le rallye de Monte Carlo en 1968, 1969 et 1970 et connurent des victoires de catégorie au Mans et à la Targa Florio (avec un certain Jean Claude Killy en 1967), ils ont eu beaucoup de difficultés pour choisir une bonne base. C’est un constat, la Porsche 911 est une auto qui a été oubliée des fabricants de jouets. La première mouture ne fut reproduite que par Gama et Tekno (échelle supérieur au 1/43) et par Politoys et Mebetoys. 

Ces deux dernières sont certes bien conçues. Très détaillée (trop?) pour la Politoys, elles souffrent toutes les deux d’un manque de volume et semblent un peu plates. Le compte n’y est pas. Cette auto connut plus de succés dans sa version Targa, plus tardive. Norev fournira une belle réplique. Cette fois le volume est bien respecté. Cette semaine elle est au programme des ventes. 

Une autre splendide Targa est proposée. Elle est reproduite à une échelle plus importante, environ le 1/24. Elle est injectée en plastique de grande qualité « made in Germany ». Elle contient une radio opérationnelle. Mais le plus intéressant est ailleurs. Elle est aux couleurs Sonauto, société qui dans ces années soixante importait les Porsche en France. Boîtage, décalques l’objet est superbe. Si vous avez l’auto dans votre garage, cette superbe miniature promotionnelle est pour vous ! 

Plus rare que la vraie ? Enfin, une Porsche 911 course de chez Mebetoys est proposée. Il faut accepter les défauts décrits plus haut et replacer cette auto dans le contexte. Elle reste la meilleure base proposée à l’époque. Cette décoration est peu fréquente. Il faudra attendre le modèle de chez Vitesse, destiné déjà aux collectionneurs pour avoir une belle 911. 

J’aurais aimé questionner M. De Vazeilles de chez Solido. Pourquoi ont-il oublié cette auto ? Solido se rattrapera en partie, en 1974 avec une superbe Carrera RS. Mais les roues sont déjà monobloc et l’ajout d’un spoiler et d’un becquet arrière ont commencé à déformer la ligne pure du modèle de 1964 correspondant au lancement de cette gamme.

La visualisation de la grille des modèles en vente cette semaine m’a inspiré une réflexion. On y voit une JRD Citroën 2cv pompier, des Renault Estafette gendarmerie et un minicar Hostellerie du cheval blanc de chez C-I-J , et de chez Dinky Toys, une Citroën ID 19 break et une Peugeot 404 taxi G7. Quel lien me direz vous entre ces modèles si ce n’est qu’ils ont tous été conçus en France ? 

Tous ont été déclinés en de multiples versions par leur fabricant respectif. On avance toujours cette idée d’amortissement des moules pour expliquer ce procédé. C’est vrai. Cependant il me semble utile et intéressant d’aller plus loin. Le premier client du fabricant de jouets est le commerçant ou le grossiste. En multipliant les versions, à peu de frais, cela permet au fabricant de multiplier les quantités commandées et donc les rentrées de trésorerie. 

Le commerçant, au lieu de commander 12 Estafette Gendarmerie se voyait presque contraint de faire la même chose avec la version Hostellerie du cheval blanc, ne sachant trop laquelle allait être  la plus demandée par la clientèle qui avait vu la publicité dans le journal de Tintin ou sur le nouveau catalogue. 

Avec sa Citroën 2cv, JRD, proposait ainsi simultanément cinq déclinaisons, toutes attrayantes. Dinky Toys déclina trois versions de sa  Peugeot 404 équipée d’un toit ouvrant : une avec remorque mono-roue, une autre avec une caravane aux couleurs du cirque Pinder et enfin cette  version taxi G7. Idem pour le break Citroën ID19. Celle proposée correspond à la version de base, bien plus difficile à se procurer que la version ambulance municipale ou la version fort originale, équipée d’une caméra aux couleurs de Radio Télé Luxembourg. 

Norev qui avait un catalogue important n’a pas eu besoin d’utiliser cette astuce commerciale.  Ainsi, parmi les modèles Norev programmés cette semaine, la toujours aussi séduisante Citroën 3cv break ou la Fiat Jardinière.

Mon coup de coeur de la semaine à l’Alfa Romeo 2600 de chez ICIS, firme milanaise. Cette série d’autos italiennes, de belle qualité de fabrication et de finition, fut un cuisant échec. Les fabricants utilisant la matière plastique qui ont essayé de se positionner sur le marché haut de gamme, avec un prix élevé à la vente, n’ont jamais rencontré leur clientèle. A prix égal, celle-ci ne jurait que par les miniatures en zamac. Icis en Italie mais aussi Jep et Gégé en France ont dû abréger l’expérience. 

Le plastique, de grande qualité, réussira sa percé en Allemagne avec les gammes au 1/87 (Wiking) et 1/60 (Siku). En France, Norev, encore lui, réussit son pari en misant sur des prix de vente plus bas. La qualité était aussi présente n’en déplaise à certains, même s’il est vrai que la conservation des jantes de certain modèles a posé des problèmes (réaction chimique entre la jante et pneu en nylon).

Malgré un prix de vente élevé, Icis connaitra aussi ce type de problème, résolu grâce au montage de belles jantes en acier chromé, comme celles qui équipent le, modèle du jour ! Si vous aimez les Norev osez vous aventurer vers cette attachante et rare série qui peut être aussi mise en miroir avec les Politoys plastique qui elles se situaient dans le créneau « qualité prix » de chez Norev.